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mardi 22 février 2011

Les corneilles et les procureurs

"Hier deux corneilles, une juge et un procureur..." chante Jean Leloup avec les Porn Flakes.  Voilà tout le débat résumé en une seule parole de chanson.  D'un côté, les procureurs qui revendique de meilleures conditions de travail, d'un autre, les corneilles, soit les avocats de la défense, devenus bien malgré eux, la référence des premiers.  En fait, les corneilles servent de levier de négociation, les procureurs menaçant l'employeur de se tourner du côté de la défense s'ils ne sont pas écoutés.  Entre les deux, un gouvernement en déroute qui agit à titre de juge et de bourreau en déclenchant la guillotine de la loi spéciale sur ses employés.  Les procureurs demandent, en résumé, d'être à parité avec leur confrères du ROC ( Rest Of Canada ), d'avoir des salaires plus près de leur confrères de la défense ainsi qu'une diminution de la charge de travail.

Je ne suis pas juriste.  En fait, le plus près que je m'approche du droit dans le cadre de mes fonctions est d'essayer de comprendre le compliqué langage du licensing de Microsoft.  Mais ceci est une toute autre histoire qui fera certainement l'objet d'un prochain blogue.  Ce que je suis par contre, c'est un gestionnaire dans une entreprise privée, soucieux de la rétention et du bien-être du personnel sous ma responsabilité.  Quand je regarde comment le gouvernement agit dans ce dossier, je constate à quel point il défi toutes les meilleures pratique en matière de gestion.  Quel climat malsain sera l'environnement de travail des procureurs.  Les chefs d'équipe ont démissionnés pour rejoindre le camp des employés, ces derniers réclament la tête dirigeante de leur organisation et ils sont contraints de regagner leurs postes sans qu'aucune de leurs revendications ne soit comblée.

Je me demande souvent ce qui pousse de jeune gens talentueux de à aller travailler pour l'État.  Pas seulement pour les avocats, mais aussi les ingénieurs, les comptables, informaticiens, etc.  Ce sont des professions en demande et le salaire au privé est souvent plus avantageux.  Je peux comprendre que de travailler pour la fonction publique apporte une certaine sécurité d'emploi; Dans plusieurs cas aussi, les heures sont moindres qu'au privé alors la conciliation vie/travail se réalise mieux.  Mais quand l'employeur vient foutre la merde comme dans le cas des procureurs, il agit en bougie d'allumage pour plusieurs des avocats à leur emploi mais pire encore, en décourageant toute une génération de futurs avocats présentement aux études. 

Le gouvernement du Québec agit en employeur irresponsable.  Peut-être que l'on aura raison de dire, d'ici quelques années, que ce sont les moins bons avocats qui se retrouvent procureurs.  Les meilleurs deviendront corneilles au profit de la défense.  Et gagneront leurs causes.  Avec pour effet de retourner plus de voyous, plus de fraudeurs, plus de criminels au sein de notre communauté.  On oublie souvent qu'il y a des procureurs derrières les condamnations de Maurice Mom Boucher ou de Vincent Lacroix.

Je souhaite aux procureurs qu’ils n’abandonnent pas leur cause car c'est à la fois toute la crédibilité de la fonction publique qui est en jeu.  Ils ont toutefois la délicate responsabilité de revendiquer sans prendre la population en otage.  La tâche ne sera pas facile mais demeure très noble.  Vos commentaires sont les bienvenues.


mercredi 16 février 2011

Le décrochage... au hockey

Hockey Canada a récemment fait l'annonce d'une curieuse stratégie: pour contrer la diminution du nombre de jeunes qui pratique ce sports, l'organisme amorcera une campagne de séduction auprès des nouveaux arrivants et immigrants canadiens.  Je doute fortement que ce soit la bonne stratégie.  À mon humble avis, cette diminution s'explique par trois facteurs:
  1. Le coût.  Le hockey est devenu un sport de luxe. 
    • Les équipements dispendieux
    • Frais d’administration et d’inscription
    • Frais de déplacement ( surtout si l'enfant joue dans le 2 lettres ) tels que l'essence, les hôtels, les repas.  Ces coût deviennent exponentiellement plus élevé si l'on habite en région
    • Les campagnes de financement, etc.
    • Bob Hartley mentionnait récemment à  la radio que son jeune lui avait coûté 15,000$ pour une année dans le hockey élite !
  2. Le temps.  Certains amis qui sont aussi parents de jeunes enfants, m'ont confié qu'ils se déplaçaient plusieurs fois par semaine pour se rendre à l'aréna pour une pratique plus loin encore pour un tournoi.  Si les parents ont plus qu'un enfant hockeyeur, le facteur se multiplie par deux car souvent, les jeunes ne jouent pas pour la même équipe, le même niveau et parfois même pour une ligue différente.  En région, il n'est pas rare d'entendre un parent dire qu'il doit effectuer des distances plus de 150km pour se rendre dans un tournoi. Sherbrooke/Drummond par exemple.  Matane/ Sept-Iles. St-Hyacinthe/Montréal. etc.    Dans une société où très souvent, les deux parents travaillent, aident les enfants aux devoir, préparent les repas/lunchs de la famille et tout le reste, il devient très difficile de concilier vie familiale avec un sport aussi gourmand en temps.
  3. Dernier facteur et non le moindre, le visage de la LNH.  Avec les récentes bagarres générales entre les Islanders et Pittsburgh ainsi qu'entre Montréal et Boston, les coups à la tête et les commotions cérébrales qui s'en suivent, les blessures causées par des coup vicieux ( allo Matt Cook ! ), les carrières terminées prématurément en raison de traumatismes importants, l'accrochage, l'arbitrage déficient et j'en passe, je crois que les parents ne veulent plus s'associer à ce sport, moi le premier.  Mario Lemieux et Sidney Crosby peuvent bien se plaindre, on fait la sourde oreille au bureau du commissaire.
À la lumière de ces facteurs, est-ce qu'approcher les immigrants soit une si bonne stratégie ? Premièrement, pour la plupart d'entre-eux, le hockey n'est pas dans leur culture.  Bon, ça s'inculque, direz-vous.  Ensuite, les nouveaux arrivants débarquent souvent au Canada dans une situation financière précaire et ce, souvent pour quelques années après leur arrivée.  Ils opteront pour un sport moins dispendieux pour leur jeune avec effet pour cause que le jeune se développera dans une autre discipline.  Et enfin, ces immigrants n'ont pas les mêmes modèles que nous.  Nous avons grandis avec Guy Lafleur, Raymond Bourque et pour les plus anciens, Maurice Richard.  Pas eux.  Ils préféreront leur sport national; les chinois avec le tennis de table, les français, les haïtiens, les africains et même les égyptiens avec le football ( lire soccer ) et les malgaches, eux, la.... pétanque.

Si aucun changement majeur n'est appliqué au modèle de Hockey Canada et de la LNH, notre sport national continuera d'en souffrir au profit de sports en croissance tels que le football américain ou le soccer.  Et c'est une partie de notre patrimoine qui disparaîtra.  Espérons que les décideurs du hockey l'en empêcheront.

lundi 14 février 2011

Arcade Fire... WOW !

Avec la tempête qui sévit aujourd'hui au Québec, je ne peux m'empêcher de faire une analogie avec celle qui secoue la planète entière, un tempête de force 5 appelé Arcade Fire.  Quel vent de fraîcheur pour l'industrie de la musique.  Les gens de Grammys sont enfin sortis du moule en votant pour eux alors que les Lady Gaga, Eminem et cie étaient également en lice pour la catégorie Album de l'année, une des plus convoitées.  Même l'affable Kanye West s'est exprimé positivement sur Twitter ( à sa façon, bien entendu ).  Je crois fermement qu'il s'agit d'un événement qui sera grandement favorable à l'industrie musicale en entier parce que ceci nous permet de sortir des sentiers battus et nous permets d'ouvrir nos horizons à autre chose que des émules de Madonna ( Lady Gaga ), des New Kids On the Block ( Justin Bieber ) et des rappers années 80.  Arcade Fire a eu le "culot" de s'exprimer en français devant l'auditoire puritain américain, Régine était émotive et le groupe est même retourné à leurs instruments pour offrir une autre chanson au nom de l'amour de la musique.  Chapeau.

Ceci mets en relief par contre la vétusté du modèle actuel de l'industrie locale, en commençant par l'ADISQ.  Cette association est encore passée à côté d'une belle occasion de redorer son blason.  Jamais Arcade Fire n'ont-ils reçus de nominations, ni comme artiste anglophone ou comme "s'étant le plus illustré en dehors du Québec".  Ceci ne mets qu'en relief le conservatisme démesuré, l'immobilisme et l'étroitesse d'esprit de l'ADISQ.  J'ai cessé de regardé ce gala depuis des lunes, étant écœuré de toujours voir les mêmes.  Même Malajube, un des meilleurs groupe des dernières années, n'a mérité qu'une place au sein de l'Autre Gala, celui diffusé sur une chaine câblée avec un auditoire de 47 personnes en période de pointe.  Dans un Québec de plus en plus multiculturel, principalement sur l'Île de Montréal, où siègent les bureaux de L'ADISQ, il serait grand temps que les bonzes de l'industrie sortent de leur stoïcisme et élargissent leurs horizons pour faire place au grand talent des québécois qui chantent dans une autre langue que le Français. 

Ne vous y méprenez pas, viles indépendantistes et souverainistes, j'ai bien la fibre nationaliste et je suis fier de m'exprimer en français, mais je suis aussi mélomane et réaliste; ne faisons pas ombrage aux artistes qui offrent une vitrine incomparable à notre nation.

vendredi 11 février 2011

Le fameux amphithéâtre

Je ne suis ni pour, ni contre la construction d'un nouvel amphithéâtre à Québec.  En fait, peut-être un peu pour, l'idée d'une rivalité renouvelé entre le Canadien et les Nordique suscite, à tout le moindre, une curiosité certaine.  Par contre, je crois qu'il est un peu malhonnête de spéculer que les 200M de dollars investi par Québec sont des deniers qui auraient pu servir la santé ou l'éducation.  C'était LA raison principale invoquée en 1995 quand les Expos voulaient se doter d'un nouveau stade au centre-ville.  Or, 6 ans plus tard, est-ce que les systèmes de santé de et d'éducation se portent mieux ?  à mon humble avis, ils sont même pire, malgré le fait que nous n'avons pas investi un cent dans le stade des Expos.

Je crois qu'une saine société se doit, oui, d'avoir les services essentiels d'hôpitaux, d'écoles et de procureurs mais aussi, des théâtres, des orchestres, de quartiers de spectacles, des autoroutes, des bibliothèques et... des amphithéâtres !  N'oublions pas qu'une équipe de hockey peut devenir le moteur d'une génération de sportifs qui, même si seulement 1% rejoindront la LNH, les autres eux, pratiqueront un sport, seront en meilleure forme et fréquenteront moins les hôpitaux et en bout de ligne coûteront moins cher au système de la santé...