Je ne suis pas juriste. En fait, le plus près que je m'approche du droit dans le cadre de mes fonctions est d'essayer de comprendre le compliqué langage du licensing de Microsoft. Mais ceci est une toute autre histoire qui fera certainement l'objet d'un prochain blogue. Ce que je suis par contre, c'est un gestionnaire dans une entreprise privée, soucieux de la rétention et du bien-être du personnel sous ma responsabilité. Quand je regarde comment le gouvernement agit dans ce dossier, je constate à quel point il défi toutes les meilleures pratique en matière de gestion. Quel climat malsain sera l'environnement de travail des procureurs. Les chefs d'équipe ont démissionnés pour rejoindre le camp des employés, ces derniers réclament la tête dirigeante de leur organisation et ils sont contraints de regagner leurs postes sans qu'aucune de leurs revendications ne soit comblée.
Je me demande souvent ce qui pousse de jeune gens talentueux de à aller travailler pour l'État. Pas seulement pour les avocats, mais aussi les ingénieurs, les comptables, informaticiens, etc. Ce sont des professions en demande et le salaire au privé est souvent plus avantageux. Je peux comprendre que de travailler pour la fonction publique apporte une certaine sécurité d'emploi; Dans plusieurs cas aussi, les heures sont moindres qu'au privé alors la conciliation vie/travail se réalise mieux. Mais quand l'employeur vient foutre la merde comme dans le cas des procureurs, il agit en bougie d'allumage pour plusieurs des avocats à leur emploi mais pire encore, en décourageant toute une génération de futurs avocats présentement aux études.
Le gouvernement du Québec agit en employeur irresponsable. Peut-être que l'on aura raison de dire, d'ici quelques années, que ce sont les moins bons avocats qui se retrouvent procureurs. Les meilleurs deviendront corneilles au profit de la défense. Et gagneront leurs causes. Avec pour effet de retourner plus de voyous, plus de fraudeurs, plus de criminels au sein de notre communauté. On oublie souvent qu'il y a des procureurs derrières les condamnations de Maurice Mom Boucher ou de Vincent Lacroix.
Je souhaite aux procureurs qu’ils n’abandonnent pas leur cause car c'est à la fois toute la crédibilité de la fonction publique qui est en jeu. Ils ont toutefois la délicate responsabilité de revendiquer sans prendre la population en otage. La tâche ne sera pas facile mais demeure très noble. Vos commentaires sont les bienvenues.