Hockey Canada a récemment fait l'annonce d'une curieuse stratégie: pour contrer la diminution du nombre de jeunes qui pratique ce sports, l'organisme amorcera une campagne de séduction auprès des nouveaux arrivants et immigrants canadiens. Je doute fortement que ce soit la bonne stratégie. À mon humble avis, cette diminution s'explique par trois facteurs:
- Le coût. Le hockey est devenu un sport de luxe.
- Les équipements dispendieux
- Frais d’administration et d’inscription
- Frais de déplacement ( surtout si l'enfant joue dans le 2 lettres ) tels que l'essence, les hôtels, les repas. Ces coût deviennent exponentiellement plus élevé si l'on habite en région
- Les campagnes de financement, etc.
- Bob Hartley mentionnait récemment à la radio que son jeune lui avait coûté 15,000$ pour une année dans le hockey élite !
- Le temps. Certains amis qui sont aussi parents de jeunes enfants, m'ont confié qu'ils se déplaçaient plusieurs fois par semaine pour se rendre à l'aréna pour une pratique plus loin encore pour un tournoi. Si les parents ont plus qu'un enfant hockeyeur, le facteur se multiplie par deux car souvent, les jeunes ne jouent pas pour la même équipe, le même niveau et parfois même pour une ligue différente. En région, il n'est pas rare d'entendre un parent dire qu'il doit effectuer des distances plus de 150km pour se rendre dans un tournoi. Sherbrooke/Drummond par exemple. Matane/ Sept-Iles. St-Hyacinthe/Montréal. etc. Dans une société où très souvent, les deux parents travaillent, aident les enfants aux devoir, préparent les repas/lunchs de la famille et tout le reste, il devient très difficile de concilier vie familiale avec un sport aussi gourmand en temps.
- Dernier facteur et non le moindre, le visage de la LNH. Avec les récentes bagarres générales entre les Islanders et Pittsburgh ainsi qu'entre Montréal et Boston, les coups à la tête et les commotions cérébrales qui s'en suivent, les blessures causées par des coup vicieux ( allo Matt Cook ! ), les carrières terminées prématurément en raison de traumatismes importants, l'accrochage, l'arbitrage déficient et j'en passe, je crois que les parents ne veulent plus s'associer à ce sport, moi le premier. Mario Lemieux et Sidney Crosby peuvent bien se plaindre, on fait la sourde oreille au bureau du commissaire.
À la lumière de ces facteurs, est-ce qu'approcher les immigrants soit une si bonne stratégie ? Premièrement, pour la plupart d'entre-eux, le hockey n'est pas dans leur culture. Bon, ça s'inculque, direz-vous. Ensuite, les nouveaux arrivants débarquent souvent au Canada dans une situation financière précaire et ce, souvent pour quelques années après leur arrivée. Ils opteront pour un sport moins dispendieux pour leur jeune avec effet pour cause que le jeune se développera dans une autre discipline. Et enfin, ces immigrants n'ont pas les mêmes modèles que nous. Nous avons grandis avec Guy Lafleur, Raymond Bourque et pour les plus anciens, Maurice Richard. Pas eux. Ils préféreront leur sport national; les chinois avec le tennis de table, les français, les haïtiens, les africains et même les égyptiens avec le football ( lire soccer ) et les malgaches, eux, la.... pétanque.
Si aucun changement majeur n'est appliqué au modèle de Hockey Canada et de la LNH, notre sport national continuera d'en souffrir au profit de sports en croissance tels que le football américain ou le soccer. Et c'est une partie de notre patrimoine qui disparaîtra. Espérons que les décideurs du hockey l'en empêcheront.
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